L’Angélique Bien-Aimée


Les cheveux angéliques de ma Bien-Aimée
flottant comme des navires sur ses épaules,
sa hanche légère comme une nue d’été
et sa démarche de flamant rose
me consolent du désert de la vie,
à l’image du vin doux de Samos
et du luth de Baghdad
que je joue seulement pour nous deux!


Oui, la seule évocation
de la beauté de la Bien-Aimée
suffit à me réconforter,
puisque rien ne restera de moi
et de mes yeux,
rien, si ce n’est mes orbites creuses
et mon crâne qu’un jour,
un millénaire plus tard,
quelque paléontologue découvrira,
enseveli dans le sable
d’une plage d’Attique!


Certes, les musulmans croient fermement
en les houris de la vie future,
en les palais et les jardins du Paradis
qui attendraient les fidèles
dans l’autre monde!


Or, ma seule houri,
c’est ma Bien-Aimée
qui respire les arômes terrestres!


Et mon jardin,
c’est le jardin où germent mes espérances
et mon palais,
c’est le modeste café
où je compose mes messages d’amour!


L’Eden, n’est-il pas le Paradis
sur terre?
Or, les joues de ma Bien-Aimée sont
les plus exquis des fruits
du verger de l’univers,
avec ses fesses toutes rondes
que j’aime caresser au crépuscule du soir,
après la merveilleuse heure méridienne
où mon désir atteint son zénith!


Sache, ô ma salutaire Bien-Aimée,
que rien ne me plaît autant
qu’entendre prononcer ton nom,
avec tous les sous-entendus,
par les habitués de l’estaminet:
c’est là un juste hommage
rendu à l’espoir
que tu soulèves chez les hommes
et une reconnaissance de la place énorme
que tu tiens dans mon coeur!


LE FARD BLEU DE LA VOLUPTE

RECUEIL INEDIT. DU 27 DECEMBRE 2007AU 3 JANVIER 2008