À la Bien-Aimée au Sourire d’Apsara


Ô ma Bien-Aimée au sourire d’Apsara,
ton corps est une aiguière d’or,
pleine à ras bord
d’eau de neige
ou une urne de bronze
remplie de vin mousseux!


Il ondoie sous mon lourd regard
embrasé de désir,
comme une chevelure dans le vent fou du Sud
ou ainsi qu’une oriflamme
sur la poupe d’une galère de Venise
ou comme une flamme haute et pure
dans un âtre royal
portant les armoiries
de la Maison de France!


Et ses contours sont ceux
du Croissant!


Par ailleurs, ta ceinture basse et en soie
enlace, ainsi qu’un jasmin,
le rosier de ta croupe!


Ton beau derrière est
un monceau de nues merveilleuses
au coucher du soleil,
riche en miel de thym
et en sirop de grenade!


Non, je ne veux plus
manger de pain
et boire de l’eau!


Je ne veux désormais
pour nourriture que ce miel
et comme boisson que ce sirop!


Et si j’aspire tant
au jardin de l’Eden,
ce n’est que dans l’espoir
d’y goûter à loisir
et en toute impunité
aux loukoums à la rose
de ta chair arrosée de lune,
ainsi qu’une rose de Bulgarie
à cent pétales!


De grâce, ne chantez pas
le corps de ma Bien-Aimée
que si vous avez traversé
les vergers des oasis!


Et n’exaltez la rondeur
et la saveur de ses fruits
que si vous avez goûté
aux pommes du Paradis!


Ô ma Bien-Aimée,
âme de mon âme
et coeur de mon coeur,
ton corps est la force motrice
née de la source de mon espérance
et la fontaine de mon esprit!


Or, le soir de nos épousailles
je veux que tu revêtes
une robe pourpre et or
comme l’étendard de Phénicie!


En plus, je désire qu’aucune rose
ne jonche les dalles de marbre
de notre maison ce soir-là,
afin de pouvoir comparer,
sans être influencé,
la blancheur du marbre
à l’immaculée clarté
de ta chair
bénie par les Déesses de la Beauté!


LE SABRE ETINCELANT

RECUEIL INEDIT. DU 4 AU 12 JANVIER 2008