Brise de Licornes


Ô souvenance poignante!
Ô désir douloureux de retour
aux moments bienheureux
où j’étais tout seul avec la lune
et mon amie Zeïnab,
la fille dont les prunelles
étaient des dunes de sable du Sahara!


Et Zeïnab me disait:
«Tes caresses ont endolori
les blancs lilas de mes seins,
elle ont incendié mon coeur
et poignardé mon dos!»


«Et la flamme de tes baisers
a embrasé mes reins
comme des bûches d’olivier
dans une cheminée allumée
et elle a noyé mes fesses
dans un océan de roses de feu!»


«Oui, je suis avec toi
comme un palmier qui brûle
sous un soleil d’Afrique!»


Cependant, seule une mystérieuse
brise de licornes
se faisait entendre!


Car le silence nous couvait,
comme une poule ses oeufs,
en nous couvrant comme une mère mouette
ses petits!


Et la nuit descendait
sur ses prunelles
comme sur le lac Victoria!


Ses doigts commençaient à se desserrer,
pareils à des boutons de rose
épanouis!


Alors, je commençais
à boire à la lune rouge de ses lèvres,
à mordre les deux rubis indiens
de ses mamelles
et à couvrir de baisers
sa noire chevelure,
par mes soins dénouée!


Et, sous une lune conquérante,
je finissais par m’immerger
jusqu’à la ceinture
dans son ruisseau de roses
qu’en vain elle cachait
de ses mains chastes!


LE SABRE ETINCELANT

RECUEIL INEDIT. DU 4 AU 12 JANVIER 2008