À une Princesse de Chine


De ta robe écroulée à tes pieds,
ton corps auroral jaillit
comme un jet d’eau versicolore
qui jaillit d’une vasque de saphirs!


Ton Eden secret brille
au milieu de ce flamboiement céleste
comme un rubis
qui aurait l’éclat d’un tison!


Et toute ta chair
semble composée de fleurs de gemmes
réalisées sous la dynastie Song!


Or, avant même que tu te dénudes,
j’éprouvais un poignant désir
pour ta hanche d’acier
que tu cachais si jalousement
sous ta robe lamée d’or et d’acier
mais qui transparaissait sous le métal
comme la bravoure d’un guerrier
transparaît sous sa cote de mailles!


Ô éblouissante princesse de Chine,
l’ivresse de vivre
avait longtemps fermenté
dans mon âme,
mais voilà qu’à présent,
elle se lève dans ma chair
et cherche une issue à sa fièvre
dans l’étreinte de ton corps nu!


Or, tu sembles avoir été taillée
toute entière
dans un cristal de roche,
richement ouvragé
de mille et un rinceaux!


Et à quoi comparer ta voix
si mélodieuse,
si ce n’est au chant d’une fauvette
qui se cacherait dans ta gorge cristalline,
voire aquatique?


Ah! Je brûle de caresser tes jambes
semblables à de hautes bouteilles
du Yémen
et tes cuisses pareilles à des buires
contenant des essences précieuses
et ta croupe semblable à un coffre d’ivoire
sorti des mains
d’un lama amoureux!


Ô toute belle fille
de race Han,
danse, je t’en supplie,
oui, danse une de ces danses lascives
que tu connais si bien
pour l’avoir dansée maintes fois
devant ton miroir,
quand tu n’étais qu’une vierge
rêvant d’amour!


LES GENISSES DU SOLEIL

RECUEIL INEDIT. DU 13 AU AU 21 JANVIER 2008