Fatmé-Hanoum
Splendide comme Constantinople
quand, aux chaudes après-midi d’Août,
elle se mire dans les eaux bleues
de la Corne d’Or,
tu te promènes dans mon verger,
vêtue d’une chemise de satin écarlate
et d’un pantalon de mousseline blanche!
À travers la mousseline de ton pantalon
se dessine ta hanche languide
semblable à une fenêtre turque en saillie,
cachée sous un treillage
en lattes de frêne,
peint de tulipes
et de papillons jaunes!
Des abeilles voltigent
autour de tes mains embaumées,
y recueillant le miel de tes ongles
rouge orange!
Tenant une grenade
dans ta paume droite,
tu me parles
et la musique de ta voix
me fait oublier les femmes de mon pays!
Comme je brûle alors
de caresser ta chair épanouie
comme l’olivier sacré
que planta dans le sol d’Attique
la déesse Athéna
et qui lui fit gagner
les coeurs des Athéniens
dans sa compétition avec Poséidon!
Oui, ton corps généreux
est le plus beau
des oliviers de l’Hellade
et dans ton chant de fauvette
dansent les oranges
qui aux beaux jours d’hiver
brillent sur les arbres,
savoureuses comme ta chair
de jeune femme turque
fumant le narguilé
au parfum de rose
dans un café de Stamboul
qui s’étale dans un antique cimetière!
TIGE DE SANTAL
RECUEIL INEDIT. DU 31 JANVIER AU 6 FEVRIER 2008