Priyamvada
Ô toi dont le nom signifie
«celle qui dit des paroles agréables»,
deviens pour moi
la fauvette de l’espérance
et le chardonneret du renouveau!
Oui, sois la mer calme de Février
où se lèvera la première lune
du printemps!
Sois l’anémone bleue
qui naîtra de la fonte des neiges
et la rosée d’Avril
qui emperlera les pétales
des violettes!
Sois la fulgurante tulipe de Mai
qui s’envolera ainsi qu’un bengali
de mon coeur que l’hiver
a glacé!
Sois, enfin, le jasmin qui m’enlacera
ainsi qu’un manguier!
C’est en vain que ton pantalon
de soie jaune
dissimule sous ses plis
ta hanche semblable à un fruit
du Paradis!
Or, il ne parvient guère
à retenir captive
la grâce de ton flanc
sous la soie précieuse,
à l’image du feuillage d’un rosier
qui ne parvient pas
à dissimuler les roses!
En fait, tu couves dans ton giron
toute l’électricité de l’atmosphère
orageuse d’un été d’Inde!
Car, comment expliquer autrement
que tu m’embrases
ou, mieux, que tu me foudroies,
alors que tu es couronnée de fleurs
comme une femme d’Ionie
et que tes seules armes
dans le combat d’amour
sont les oeillets de ta ceinture?
TIGE DE SANTAL
RECUEIL INEDIT. DU 31 JANVIER AU 6 FEVRIER 2008