Sanoumati


Ô sublime magicienne,
ô ma Bien-Aimée enchantée,
agrée cet hymne
écrit avec le fard d’une déesse
sur une palme qui se balance
sous l’alizé
comme ta croupe sous la volupté
et qui, pourtant, demeure impérissable:
«De toutes les belles choses
qui adornent ton corps,
celle que j’admire le plus,
c’est ta gorge lisse de perdrix
qui est la montagne hindoue
de la Musique Céleste,
la vénérable montagne Hamacouta,
lieu plus étonnant que le Souarga,
cette contrée, pourtant féerique,
située à l’intérieur de l’Inde
et où poussent les fleurs
les plus extraordinaires!»


«Or, c’est sur ta gorge
que je me recueille d’habitude,
quand je désire composer
un traité de morale ou de philosophie,
sous forme de recueil de poèmes!»


«Oui, ton sein est un Eden
doublé d’une salle de méditation
ou d’une bibliothèque de sage taoïste!»


«Et de la montagne de ta gorge
de plonger mon regard
dans les profondeurs de ta hanche
semblable à un luth prodigieux
en bois précieux des îles,
sentant le benjoin de Chine
et empruntant ses courbes
aux Apsaras des temples hindouistes
du Moyen Âge!»


«Ô Matali, conducteur du char
d’Indra-Soleil,
emmène-moi sur ton équipage d’or
au pays de ma Bien-Aimée
dont le nom est Sanoumati,
comme la déesse homonyme,
et dont la contemplation
prélude à toute élévation
et à toute évocation
des forces métaphysiques
menant l’univers
et, donc, la terre!»


TIGE DE SANTAL

RECUEIL INEDIT. DU 31 JANVIER AU 6 FEVRIER 2008