À une Atthide


À quelques pas de la mer sereine
du golfe d’Eubée,
dans la paix de la plaine de Marathon,
je chante en m’accompagnant de ma lyre
aux accents de miel et d’or,,
oui, je chante ton torse droit
semblable à un amandier en fleur
sur la montagne,
ta taille flexible,
plus fine que la bague
du Roi des Perses et des Mèdes,
et ta hanche plus arrondie
que le soleil de midi ou que la lune d’Août,
plus agile et plus mobile
que la cavalerie d’Athènes!


Car tu es la perle et le rubis
de mes journées
qui, du matin de saphir
au soir de safran,
s’écoulent paisiblement
comme l’eau nourricière
dans une prairie de Béotie!


C’est que ton souffle embaumé
passe dans mon oliveraie
et ma vigneraie
comme une brise suave
apportant la rosée
aux vergers dont l’âme
a soif
et où le plus clair de mon temps
je rêve de ta matrice fertile,
de tes ovaires
qui fermentent de vie
et de tes trompes
dont l’harmonie rejaillit
sur la force de ton coeur,
sur ton visage resplendissant
aux couleurs de neige
et de cinabre
et sur cette porte colossale
de ton paradis
qu’est ta vulve de Déesse
ou de Nymphe amoureuse
ou de vierge atticienne,
de celles que les Athéniens
de la haute époque,
à jamais révolue,
appelaient des Atthides!


Or, c’est ta chaude présence
à mes côtés
et en moi
qui fait que chacune des fontaines
où je me désaltère
est un hymne aux Dieux
et un cantique aux Déesses!


CYPRES D'AMOUR

RECUEIL INEDIT. DU 7 AU 15 FEVRIER 2008