Ascension sur le Mont Orope
Je te cherche sur le mont Orope,
cette montagne de gloire
qui domine le golfe d’Eubée!
C’est que tu es un des pins
ou un des oliviers qui l’adornent
de leurs couleurs orangées
ou argentées!
Oui, tu évoques pour moi
un de ces coteaux riants
qui dégringolent des crêtes de l’Orope
et où il fait bon être
une ânesse de Marie!
Oui, il y fait bon être
une brebis de Dieu,
prête à s’unir à un agneau de Jésus!
Ah! Être dans ces parages
une Nymphe,
c’est-à-dire une Epousée
dont le corps brûle
comme un flambeau dans le temple
et qui vient de s’unir
par les liens sacrés du mariage
à l’homme
à elle envoyé par la destinée
devant une prêtresse-bergère
qui embaume l’encens, la myrrhe
et le benjoin!
Or, c’est l’ascension du mont Orope
qui convient le mieux
à une jeune fille amoureuse
dont le maintien
et l’expression des yeux
sont chastes
et dont le regard dit
le dévouement à l’amour,
telle que l’ont toujours chantée
les poètes,
oui, à l’amour qui est une pastorale
plutôt qu’une fiction trompeuse
reposant, dans le meilleur des cas,
sur le plaisir,
et dans le pire des cas,
sur l’esprit de troupeau!
Car la femme,
dont la gloire je célèbre,
n’est pas celle qui s’avoue ordinaire,
mais celle qui veut être
la mère d’un héros
et qui est elle-même une héroïne,
c’est-à-dire une amante prédestinée
dont le nom s’inscrit dans la durée
et qui croit à tous les paradoxes
nés d’un Rêve
qui depuis Adam et Eve
hante l’humanité!
CYPRES D'AMOUR
RECUEIL INEDIT. DU 7 AU 15 FEVRIER 2008