Ode à la Bien-Ombiliquée


Ah! Comme je perds l’esprit
quand la lumière de ton jeune corps
me baigne tout entier
et comme ton balancement
imprime un mouvement fascinant
à ta croupe de gloire,
haute comme l’Olympe et l’Ossa
mis l’un sur l’autre,
chaude comme le coeur
d’un barde immortel,
voire brûlante comme l’âme
de cette amante moghole
dont le Taj Mahal éternise
la mémoire!


Ah! Comme le toucher de ta hanche
évoque le toucher du beurre
en même temps qu’il est ferme
comme le fer!


Quand je te palpe,
je crois toucher de la soie ou du velours,
mais une soie ou un velours
de trône royal à Golconde
ou à Constantinople
ou à Ispahan ou au Caire!


Oui, ta croupe est une résidence beylicale
à Tunis
où la pierre de rubis
rejoint l’or et l’argent et le bronze
et les perles et les diamants
et où les roses sont des jeunes filles
aux bottines de cuir
parfumées de musc
et les jeunes filles des roses de pierreries
incrustées dans le dallage précieux
des patios de marbre
et dans les vasques de lapis-lazuli
des fraîches fontaines!


Mais, ce qui me séduit le plus
dans ton corps enchanté,
c’est ton ombilic
qui a emprunté son nom étrange
à l’antique déesse de la volupté Omphale
et qui est à la fois mystique et charnel,
pareil au chantre asexué
de la génération
et au chaste poète
de la sexualité débridée
des djinns sensuels!


CARESSES D'ANEMONES

RECUEIL INEDIT. DU 21 AU 28 FEVRIER 2008