En Guise d’Hommage à la Nation Arabe


Ô ma Reine enchantée,
ô fauvette brune de mon âme
et fée rose de mon coeur,
ô mon amandier de perles
et ma petite pâquerette
de Février finissant,
ô sein languide
à la saveur de vin fin de Samos,
tu es la pomme même du péché,
oui, la pomme même
que goûta notre ancêtre Adam
au Paradis!


Mon esprit s’égare,
ébloui par ta face
dont le ciel bleu est le reflet
et ta bouche le soleil d’été
qui brille au centre du firmament!


Et mon coeur se perd,
écrasé par le charme de ta hanche
à l’anus chaud comme un coeur de pigeon
et palpitant ainsi qu’une perdrix de montagne!


Or, c’est ton alcôve,
ô pleine lune de mon corps
et lait de ma faim de nourrisson,
oui, c’est ton alcôve
qui fut la medersa
où j’appris la langue de l’amour
et où j’acquis l’art de bien tourner
un ghazal,
comme un Bédouin du Hedjaz!


Éduqué de la sorte
par la contemplation de tes voluptueux fruits,
ô mon gracieux verger de Chiraz,
je me suis hissé
au niveau de la tribu bédouine,
aujourd’hui disparue,
des Banou Odhra,
et comme elle je professe désormais
qu’il faut mourir d’aimer
et n’aimer
qu’à condition d’en mourir!


Car j’ai emprunté
à la nation arabe,
nation faite pour l’amour,
ce qu’elle-même emprunta
aux Hindous et aux Chinois,
à savoir cette idée
si singulière et si fraîche
selon laquelle l’acte de vie est
le gage de l’union spirituelle
entre deux êtres qui s’aiment!


Devant les flots intarissables
de mauvaise musique
et d’encore plus exécrable littérature
dont nous abreuve l’Occident,
moi, poète de l’amour courtois,
j’affirme que nul autre peuple au monde
ne chanta la femme comme toi,
ô peuple arabe,
valeureux en tout!


CARESSES D'ANEMONES

RECUEIL INEDIT. DU 21 AU 28 FEVRIER 2008