À la plus Opulente des Bégums
Si beau est l’intervalle,
oui, si belle est la fine rainure
qui sépare tes seins,
que ceux-ci semblent des pots d’ivoire
remplis de miel et d’une aurore
née d’une nuit de Mai
où tous les rossignols d’Orient
chantèrent à tue-tête,
psalmodiant à l’envi
les sourates du Coran!
Si noire est ta chevelure bien peignée
et parfumée
que le reflet de ta face
dans le miroir céleste
donne à celui-ci
une teinte laiteuse,
légèrement azurée!
Si noir est ton pubis,
qu’il semble un corbeau
chu dans un prunier en fleur!
Si claire est ta vulve
qu’elle semble une rose sans épines,
une rose que je cueillis,
cependant qu’un choeur de houris
faisait entendre des accents divins!
Si rouge est ton anus,
qu’il semble un rubis éclatant
ou un calice de fleur de pêcher
dans lequel je suis plongé
comme un oiseau
ou comme un papillon diurne!
Et tes fesses de cavale sauvage
sont les palmes qu’agitent,
au-dessus de ma tête
mes esclaves blanches,
afin de me rafraîchir,
tant chaud est le feu
qui couve dans mes entrailles
et qu’aucune eau
ne peut éteindre!
Cependant, la brise légère
qui se lève,
m’apporte l’arôme de ton corps
dont je me délecte,
assis sur la banquette de velours
où, tout à l’heure,
tes hanches laissèrent
leur empreinte d’or!
Et, c’est sur cette banquette
que je recueillis le suc généreux
de tes lèvres vermeilles!
Or, donner, c’est s’enrichir,
disent les Arabes!
En te donnant à moi,
tu devins la plus opulente
des Bégums
et la plus comblée des amoureuses!
Et, ces grands pins que je vois,
témoignent avec conviction,
et de ta grandeur
et de notre richesse partagée!
CIELS EN FEU
RECUEIL INEDIT. DU 5 AU 10 MARS 2008