Jeunesse et Maturité d’un Troubadour
Dans ma jeunesse égarée,
je ne rêvais que de sanglantes révolutions,
que de combats furieux
entre armées ennemies,
sur fond de fracas de chars
et de cliquetis de sabres d’acier!
Et le pays vers lequel se portait mon désir
n’était autre que l’Amazonie,
ce labyrinthe inextricable,
hanté d’arbres gigantesques,
de plantes à la croissance folle
et d’insectes venimeux de toutes sortes
et où le soleil peine à pénétrer!
Et le fleuve Amazone lui-même,
entouré de ses affluents géants,
me paraissait un Roi
entouré de ses généraux!
Car les contrées accablées de typhons,
d’ouragans, de cyclones et de tornades,
me paraissaient apparentées
à mon âme inquiète!
En somme, je ne recherchais
dans la nature sauvage
que la destruction
et que la Mort!
Quant aux histoires d’amour,
elles me semblaient frappées
d’une lenteur désespérément ennuyeuse!
Car mon être tourmenté,
ne s’est vraiment pacifié
qu’avec la venue de l’âge mûr!
Maintenant, seule la paix
me paraît souhaitable!
Car la paix, non seulement n’amollit pas
les hommes et les femmes d’élection,
mais en outre elle est
n’antichambre de l’harmonie
qui fait s’épanouir les âmes nobles!
Or, la musique ne réside
que dans la paix
dont la fille est l’amour!
Voilà pourquoi, l’amour me semble désormais
l’unique sujet digne d’un troubadour
et d’un sage!
Et je ne rêve plus
que des ciels sereins de l’Orient,
mais cet Orient doux
est celui des jardins du Hedjaz
ou de la vallée verdoyante du Nil,
présent des Dieux et des Déesses!
Oui, mon âme nonchalante et oisive
ne s’enthousiasme plus
que pour les bracelets de cheville
des danseuses aimables de l’Inde!
Et, dans mon coeur amoureux,
il n’y a plus de place
que pour l’urbanité,
mère de la finesse
et de la courtoisie!
LA COUPOLE DE CRISTAL
RECUEIL INEDIT. DU 04 AU 12 AVRIL 2008