À la Fleur d’Iran


Ô Aziza, fille bienheureuse
au teint de jasmin persan,
à la chevelure couleur d’ambre marocain
et au front éclatant comme un genêt d’Avril,
tu es mon âme
et ma vérité!


Car bien que, en tant que magicienne
et fille du soleil comme Circé,
tu aies le pouvoir de me métamorphoser
en bête sauvage
d’entre les bêtes sauvages,
tu n’es t’en sers guère!


Oui, tu sais que je t’aimerai
comme un fils d’Adam
et comme un homme libre!


Car seul un homme libre
peut choisir de devenir l’esclave
de sa Bien-Aimée!


Or, je ne porte en moi, à ton égard,
que l’obligation de ton existence splendide
de jeune princesse
et du rafraîchissement de mes yeux
par la vue quotidienne de tes charmes
innombrables et magiques!


Je ne me lasse, en vérité
d’admirer ta beauté,
comme l’hydropique qui ne se lasse point
de boire l’eau du Nil
ou du Tigre,
ou comme l’ivrogne
que la fréquentation de la taverne
ne lasse point!


Tes prunelles sont belles et allongées
à faire mourir de jalousie
toutes les gazelles de Chine!


Et l’odeur des boucles de tes cheveux
me parfume le cerveau
en faisant germer en lui
le rêve de l’amour charnelle, totale
et éternelle!


Et ta croupe est si grande
et si harmonieuse
que je me lève sur ton passage,
afin de saluer sa beauté!


Oui, le salam sur toi,
ô fleur d’Iran,
rose du désir
et figue d’Août!


L'ABEILLE DU PARADIS

RECUEIL INEDIT. DU 13 AU 21 AVRIL 2008