À une Nymphe des Champs
Je bois à ta bouche
un nectar plus transparent
que la lumière de Mai
et plus léger que la brise
imprégnée de l’arôme
des fleurs d’oranger!
Et toi de te balancer doucement
sur ta taille flexible,
pareille à un rameau de saule,
et tout en agitant un éventail
en feuilles de palmier,
afin de me rafraîchir les joues!
Cette musique de ton corps languide
découle de l’harmonie de ton âme,
plus forte que la vie
et plus fortunée que les déesses de la beauté!
Oui, ton âme se mire dans tes jambes
blanches, élégantes et veloutées,
comme un palétuvier, en sa rose énormité,
se mire dans l’eau d’un lac du Congo!
Je suis du regard
le sillon voluptueux de ton dos
qui conduit aux plus beaux
des fruits de l’été,
tes fesses arrondies dans l’aise
et où l’Asie se mêle à l’Afrique,
la Circassie à la Géorgie
et l’Égypte à la Crète!
Bénie sois-tu,
ô jeunette épanouie
au milieu des parfums des fleurs d’olivier
et du bourdonnement des abeilles,
ainsi qu’une Nymphe des champs!
PORT DE LUNE
RECUEIL INEDIT. DU30AVRIL AU 8 MAI 2008