Papageno et Papagena


Ta croupe brille de bonheur
sous ta jupe arachnéenne
comme un vin de Bohême,
amer sur fond d'ineffable douceur,
sous un cristal de Baccarat!


Et ton décolleté
laisse paraître le Bosphore
aux rives verdoyantes
qui sépare et unit à la fois
l'Europe et l'Asie
de tes deux seins
couronnés des roses rouges
de tes tétons!


Cependant, les veaux sous la mère
s'abreuvent dans le lac de ta vulve
situé aux abords enchanteurs
de Salonique!


Ce n'est pas une vaine ivrognerie
de moine du Moyen Âge,
qui me fait célébrer de la sorte
tes divins appas,
mais la joie d'un homme
voué au plaisir,
d'un fin épicurien
qui s'adonne à la volupté de vivre
comme à un breuvage pur,
cristallin comme l'eau
d'une source de Pélion
et frais comme un ruisseau
sous une platanaie,
dans l'été grec!


Non, c'est la santé
qui me fait parler ainsi
et l'équilibre de mes élans
obtenu en vue de la Sagesse
qui ne craint ni les Dieux,
ni les puissants de ce monde,
mais poursuit son chemin,
calme et inébranlable,
malgré des embûches innombrables
et des lancinantes douleurs!


Or, la sapience consiste
à aimer sans verser dans la sottise
qui est aux antipodes
de l'amoureuse allégresse
dans laquelle s'illustrèrent
Papageno et Papagena,
ces deux titres de noblesse
de la musique des séraphins
distinguant les cris inarticulés
des crapauds des marais de Marathon
des chants de rossignols de Céphisie!


LES TAMBOURS DE LA VICTOIRE

RECUEIL INEDIT. FEVRIER 2006