À la Très Grande
Ô sublime, ô grande,
ô joyeuse, ô festive,
mes odes les plus grandioses
naissent de la jouissance de ton âme
qui habite un corps digne d’elle,
aussi bien par sa forme
que par sa substance,
toutes les deux nobles à souhait!
Car le corps tien est le support
de mes plus hautes ambitions,
celles précisément qui visent
au domptage de ma passion
pour ton être fier,
et sa transmutation en puissance d’amour
et en force génératrice de beauté!
Or, ton arcade sourcilière
m’a surpris, alors que j’étais désarmé,
et m’a soumis à toi,
en m’atteignant de ses dards
trempés dans le feu!
Et que dire de tes prunelles smaragdines
qui m’ont conquis par leur tendreté
et la douceur de miel
qui en émane
à toutes les heures de la journée?
N’est-ce pas toi, la Suave,
la Paisible au coeur d’océan
et à la douceur d’un étang indien,
formé par le Gange en crue?
Et, n’es-tu pas celle
qui se prépare à la gloire
dont le soleil rejaillira sur moi,
en m’illuminant?
En réalité, tu es l’arc-en ciel
qui embrasse ma pensée
et une voix calme
venue du fond des eaux
d’un lac serein,
à la suavité de sucre
et de miel!
LA FILLE AUX PRUNELLES VERTES
RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 MAI 2008