La Dame aux Tulipes


De par le doux mois de Juin
où dansent les Grâces,
splendide est le jardin
et splendides sont ces feuilles de peuplier
qui viennent caresser
mes cheveux châtains!


Splendides aussi sont ces plantes ornementales,
si plaisantes et si agréables
à mes prunelles attendries,
ainsi que ces roses pâles,
accablées de lumière!


Mais à quoi bon,
toutes ces splendeurs?


Oui, à quoi bon
prendre à mon lever
un bain chaud,
nourri de rêves et de chansons,
puis me parfumer d’essences rares
et me vêtir de beaux habits,
si celle que j’espère,
l’Unique au coeur de jade,
la dame aux tulipes,
ne doit pas,
aujourd’hui non plus,
apparaître aux lieux mêmes
qui sont imprégnés de sa faste essence
et sont enduits de son sang de cygne?


Porté sur les ailes
d’une paonne blanche,
je parviens à cette terrasse mystique
où souffle la brise
qui descend du Parnès
et où m’attend,
non pas la tant espérée
Dame aux tulipes,
mais une des Muses du Parnasse,
la Muse même qui m’inspire
ces quelques paroles
à peine amères!


Or, la tant attendue Dame,
n’était autre que ma Muse,
divinement et avec légèreté
présente
et jamais infidèle!


C’est elle qui me tient
une si belle compagnie
dans mon ermitage de platanes centenaires
et c’est elle qui insuffle la vie
à mon coeur jamais trop amer,
à mon coeur qu’elle ouvre
au chant des anges
s’inclinant jusqu’à terre
devant elle!


CRIS DE LEZARD

RECUEIL INEDIT. DU 1ER AU 8 JUIN 2008