À l’Angelette de l’Été
Ô toi qui es belle
comme une Fille du Ciel,
toi, mon platane de l’Olympe,
mon palmier d’Égypte et mon cocotier du Siam,
ma pleine lune de Juillet
et mon angelette de l’été,
je te salue
en m’agenouillant devant toi!
Car tu es la divine fiancée
à qui me destine ton père,
le Dieu de la Mer,
dont le palais somptueux
aux toits pointus et recourbés
se trouve au Royaume des Fées,
situé loin, très loin,
en allant du côté du soleil levant,
là où croissent des fruits si savoureux
que celui qui en a goûté
ne ressent plus
ni soif ni faim!
Si tu m’y autorises,
je ferai l’éloge
de ta bouche parfumée
au mastic de Chio
et pareille par les vertus
à ces fruits du Paradis
qui, une fois goûtés,
suppriment pour toujours
la soif et la faim!
Or, un seul baiser
dérobé à tes lèvres
suffit à me guérir
de tout malsain désir
éventuellement ressenti
pour d’autres êtres,
moins dignes de mon amour!
Si telle est la force
de tes lèvres,
que dire de ta hanche bénie,
semblable à cette herbe magique
appelée par les sages de Chine
ho-shin-shi
et qui pousse dans les Champs Élysées
de l’ancien Japon!
Or, cette herbe,
en apparence modeste,
est investie par les Déesses
du pouvoir de faire revivre les morts!
Oui, comme cette herbe enchantée,
ta hanche large
comme une entrée royale
à deux étages
peut ressusciter un homme mort
et depuis longtemps enterré!
Et elle recèle dans ses profondeurs
une eau miraculeuse
qui a le pouvoir d’accorder
la jeunesse éternelle
à celui qui en a bu,
ne serait-ce qu’une goutte!
CRIS DE LEZARD
RECUEIL INEDIT. DU 1ER AU 8 JUIN 2008