La Musique de l’Été


La Cathédrale de la Nature est
semblable à Sainte-Sophie,
sauf que sa coupole principale
porte des faisceaux de cigales
semblables aux orgues byzantines
et dont les stridences envahissent
jusqu’à la Sainte Table
faite en bois d’aloès
et devant laquelle officie
le Patriarche OEcuménique
et jusqu’au trône où est assis
le Roi des Romains!


Or, le chant des cigales est
la divine musique de l’été,
plus substantielle que les plus célestes
des harmonies!


C’est en cette musique
que l’âme de l’Hellade
connaît l’Assomption,
à l’image de la Très Syncrétique
Vierge Sanctissime!


Les blanches ânesses
dont le lait nourrissait naguère
la beauté de Pauline Borghèse
déambulent parmi les rangées d’oliviers
s’argentant au soleil de midi!


Et le corps vigoureux
des toutes jeunes chèvres
vibre sur les blancs rochers
où elles gambadent
gaies comme des jouvencelles rieuses
ou comme les hautes lames
de la mer moutonnante de Marathon!


Et dans la Ville,
les jeunes femmes
d’étaler leurs croupes impériales
sur la place du marché,
l’Agora des Grecs,
le Forum des Romains,
où Démosthène et Cicéron
haranguent le peuple
pareil à la haute mer
où dansent les dauphins éperdus!


LA DEESSE AUX MILLE CITES

RECUEIL INEDIT. DU 23 AU 29 JUIN 2008