La Déesse aux Cheveux d’Épis
Ô Déméter, auguste Déesse,
tes beaux cheveux sont
des sillons de blés
qui se dorent à quatre heures de l’après-midi
au Soleil du Chien,
placé lui-même sous le signe zodiacal
du Lion
hantant le cerveau des grands conquérants
comme Alexandre et Napoléon!
Comme j’aime prendre
dans mes mains
ta croupe
et saisir dans son énorme volume,
oui, dans sa turgescence de pêche géante,
ta force qui vient de ta Mère,
la Terre!
Or, tu m’as dit aujourd’hui
à l’aube,
alors que tu me visitais
dans mon rêve,
que je ne commets aucun sacrilège
en éprouvant du désir
pour le palais sonore
de ta hanche qui est une musique
pour les yeux, les mains
et l’âme même
de l’homme qui pense la vie
et pour cela l’exalte,
jusqu’à en faire son étendard
sur cette terre,
ne craignant point
d’être lui-même traîné dans la boue,
sous le reproche infamant
de vitalisme de la démesure!
Déjà adolescent
au duvet naissant,
je voyais dans les hanches larges
des jeunes femmes,
la meilleure affirmation
de ma volonté de générer
l’ineffable
et de l’exprimer par des mots
précis et justes,
comme le faisaient les anciens Grecs
ainsi que les Romains!
Or, les hanches des jeunes filles
sont le reflet de ta force fructifère,
à l’origine de la Nature animée!
LES SILLONS DE FEU
RECUEIL INEDIT. DU 30 JUIN AU 07 JUILLET 2008