Hommage à Artémis-Gaia
Quand tu marches
sur les sentiers forestiers,
tes hanches semblent
à la fois des ailes de milan
aux yeux d’argent
et des plumes de paon
qui prend son envol
vers la cime d’un platane!
Or, tu es un milan
de par tes flèches d’or
qui font retentir les ombreuses montagnes
aux cris des fauves tués!
Et tu es un paon
car, une fois la chasse aux bêtes féroces
terminée,
tu te pares de mille bijoux
et tu mets en branle
les choeurs des Muses
et des Grâces!
Et tu te plais à danser
au son des crotales
et des tambourins
et parmi les frémissements des flûtes!
N’es-tu pas la soeur d’Apollon,
ce soleil de par qui
il est des hommes et des femmes
qui chantent et jouent de la cithare?
Oui, tu es l’Artimus des Lydiens,
l’Artémis des Grecs,
la Diane des Latins!
Archère et en même temps Cithariste,
tu réunis en toi
les deux Idéaux helléniques
dont l’un est l’Idéal guerrier
et l’autre l’Idée même d’un Art lyrique
tendant vers la perfection!
Par certains côtés de ta personnalité complexe,
tu sembles évoquer la Gaia des Grecs,
cette Terre qui à la fois
engendre les plantes, les animaux
et les hommes
et à son tour reçoit leur semence
en elle!
Et après nous avoir fait sortir
de son ventre,
elle nous reçoit à nouveau
dans ses bras,
quand nous laissons notre dernier soupir!
Oui, tu sembles être la Mère
de tout ce qui respire,
marche sur le sol,
vole dans les airs
ou nage dans l’onde!
Sous cet aspect,
oui, sous cet angle,
tu es Rhéa,
la Dame crétoise aux fauves,
la Mère du Dieu Suprême,
Zeus le Crétagène,
et tu es en même temps
l’Épouse du Ciel Étoilé!
De par cette peupleraie
qui bruit sous l’haleine chaude de Juillet,
puissé-je toujours pouvoir te célébrer
sans tomber dans les excès
des sectateurs de Cybèle,
avec mesure douceur et beauté,
à la manière d’une fauvette des bois
ou d’une humble cigale,
bienheureuse de chanter l’été,
l’angélique saison de la moisson
à laquelle préside
ta fille Déméter!
LES SILLONS DE FEU
RECUEIL INEDIT. DU 30 JUIN AU 07 JUILLET 2008