Violences Amoureuses


Hier à l’aube,
j’ai lutté en rêve avec toi,
ô femme qui es mon esprit,
ma colombe maternelle
aux grandes ailes déployées
au-dessus de mon coeur
et ma perdrix que j’ai trouvée
sur la montagne!


Et d’empoigner ta croupe
bien rebondie en arrière
et qui luisait comme la grande lune d’Août,
comme le soleil de Juillet
à son lever,
comme le lustre central
de Sainte-Sophie,
comme une lampe qui a retrouvé sa splendeur
après qu’on y a reversé de l’huile,
comme un miroir de Murano
poli par les ans,
comme une cavale d’étoiles
fulgurant au firmament de l’Assomption,
comme un velours de Damas,
comme un brocart de Bagdad
tissé d’or,
comme l’onde dans une caverne
illuminée par dix mille stalagmites,
comme enfin un fleuve
enflammé d’amour
dans une nuit calme et silencieuse
d’été!


Oui, je pressais en rêve tes fesses,
je les pétrissais,
je les retournais,
je les battais de mes deux mains
comme l’on bat un poulpe
sur les rochers du rivage!


Or, la violence la plus gratuite
faut partie de l’amour,
mais elle finit toujours
par céder la place
à une grande tendresse,
comme une rivière en crue
qui se jetterait dans le vaste océan
de l’amoureuse passion!


LE DRAGON DE LA LIBERTE

RECUEIL INEDIT. DU 7 AU 16 AOUT 2008