Le Blanc Gazelon


La nuit d’été tombe
sur l’Attique lasse,
comme ta chevelure châtaine tombe
sur tes épaules arrondies!


Et aussitôt la lune
de ton gentil minois
d’apparaître, étincelante, mystérieuse
et chargée de nonchaloir!


Ô blanc gazelon mien,
aux yeux plus noirs que des charbons,
doux faon de mon coeur,
petit grillon grésillant de mes nuits d’Orient,
cigale lancinante de mon Midi,
génisse immobilement abandonnée
à mes insistantes caresses,
grande amande amère de mes yeux,
rubis de mon émerveillement,
virginale perle de mon rêve,
je te salue
et t’embrasse tendrement!


Tu es la palanquinière
qui sur son chameau véloce
sillonne gaiement
les vertes prairies de mon âme,
à la recherche d’une source jaillissante
ou d’un puits d’eau d’immortalité!


Et ma pensée de voyager avec toi
sur tes seins tendres
où il fait bon dormir éveillé
et comme ébloui de tant de lumière,
sur ton mont de Vénus saillant
et sur ta croupe somptueuse,
plus chaude que le soleil grec
à son zénith!


Car, bénie comme tu es
par toutes les Déesses
et par tous les Dieux,
tu es pour moi un bonheur sans nuages,
oui, une félicité immaculée!


Et tout en toi respire
la vie renouvelée,
l’existence paisible
et la joie la plus pure!


LE SUCRE DE L'AME

RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 24 AOUT 2008