La Volière de l’Infini


La mer de Marathon,
de par sa moutonnante majesté,
m’a appris la vérité
sur la guirlande de fleurs
ornant ta tête
et qui est en réalité un arc-en-ciel
au sommet de l’olivier de ton corps!


Ô ma petite Aimée,
quand tu souris,
je crois voir luire un éclair
dans le ciel étoilé
ou resplendir la lumière
des réverbères de la Rue de Rivoli
tracée par un conquérant,
ou de ceux de la place de la Concorde,
où un Roy laissa son dernier souffle!


Car ta bouche est un précieux coffret
d’Orient,
recouvert de soie écarlate
et qui, quand tu souris,
s’entrouvre afin de montrer
à la terre entière
le collier de tes dents nacrées!


Ô toi qui possèdes
la plus belle croupe au monde,
sache que le désir
que je ressens pour elle
a la même force
que la force qui est nécessaire
aux vagues de la mer
pour assaillir une haute falaise
et parvenir au bout de quelque temps
à la réduire en poussière!


Oui, mon désir de toi
a la force d’un feu violent,
capable de fendre une pierre,
voire une roche!


Or, je suis le rossignol
qui chante dans ta cage thoracique,
ou dans ta cage tout court!
Et, dehors, les fauves cruels
de rôder,
sans vraiment être
une menace pour moi!


Comment ne me sentirais-je pas en sécurité,
emprisonné dans ton amour,
grande comme la volière de l’Infini
et embaumée comme un hammam?


LA VOLIERE DE L'INFINI

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 1ER SEPTEMBRE 2008