Chevelure de Lapis-Lazuli


De par le bleu tendre
de ton ombrelle attique,
je me suis éperdument épris
de toi
et le feu de mon amour
pour toi
ard déjà dans mon coeur,
plus vaillant que le coeur d’un guerrier!


Quand tu marches
en te balançant,
ta belle hanche m’assassine
et je suis laissé pour mort!


Or, comme dirait le poète Ibn Zaïdun,
le meurtre par des hanches assassines
ne comporte pas de rançon!


Depuis que j’ai conscience
de mon être,
je tourne autour de ton âme,
comme l’on tourne autour de la Kaaba,
lors du hadj!


Mais, n’étaient-ce mes rêves,
je serais maintenant
submergé par les vagues
de la lancinante douleur
dont tu m’affliges
par ton éloignement obstiné
et ininterrompu!


Et n’étaient-ce mes larmes,
je serais depuis longtemps
brûlé par l’incendie
né de la séparation forcée
d’avec toi!


Or, du commencement de l’automne
à la fin de l’hiver
et du commencement du printemps
à la fin de l’été,
je ne cesse de rêver,
de baiser, par un matin d’Avril
ou une nuit langoureuse d’Août,
ta bouche glorieuse,
tout en caressant
ta chevelure de lapis-lazuli!


Oui, tel est mon dessein,
telle est mon ambition:
sentir ta gorge alabastrine
se gonfler sous mon sein victorieux,
ta croupe se figer
sous mes paumes savantes
et mon huile de lutteur
se mélanger à ton baume!

Le Puits Embaumé



Ô ma tendre,
mon unique Aimée,
tu es le pin extraordinaire
dont je suis le coucou hors du commun!


Ta croupe a été taillée
dans l’énorme diamant du soleil!


Comment pourrait-il en être autrement,
puisque elle est un prisme
dont chaque angle
émet une flamme solaire?


Ta croupe est un bassin d’eau gelée
dans un jardin nippon
et où s’accroche un fin rameau
de prunier en fleurs!


Comment pourrait-il en être autrement,
puisque elle est un miroir magique
fulgurant sous le soleil
du commencement du printemps
et révélant la divinité?
Et à ce miroir s’accorde
un étendard de pourpre
qui est ta large ceinture!


C’est par ta hanche
que ton approche est une oasis de fraîcheur
pour mes yeux de fou d’amour!


Comment pourrait-il en être autrement,
puisque c’est ta hanche
qui est la haute mer
d’où me vient la brise
qui désaltère, en la rafraîchissant,
ma bouche d’assoiffé du désir?


Ta croupe est un palmier
et tes fesses sont
ses régimes de dattes!


Comment pourrait-il en être autrement,
puisque elle est le palmier-dattier
le plus beau de tous les palmiers-dattiers
de Syrie et de Palestine
et aux fruits duquel
seuls goûtent les plus austères
des ascètes,
ceux qui, à l’instar de Saint Jean,
ne se nourrissent que de miel
et de criquets?


Et ton nombril parfumé
de briller comme une parcelle d’étoile
tombée du Ciel!


Et ta vulve, elle,
de resplendir en profondeur,
semblable à un puits embaumé!


LA VOLIERE DE L'INFINI

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 1ER SEPTEMBRE 2008