La Poire de Dieu


Quand tu déambules dans mon verger,
ton corps ondoie légèrement
ainsi qu’une palme dans le zéphyr
ou comme un rameau de peuplier
dans le vent d’été
ou ainsi qu’une anguille
dans l’eau d’une lagune
ou comme une rigole de Céphisie
sous les platanes d’or
ou ainsi qu’un ruisseau
qui dévale le Pélion
ou qu’un jour de printemps,
oscillant entre pluie et beau temps,
ou enfin comme une escarpolette
suspendue par des cordes
entre deux troncs de noyers
et où se balance une jouvencelle!


Cependant, le soleil ne se lève
pour moi
que quand tu commences à te déshabiller!


C’est qu’alors apparaissent,
comme deux mirages
dans le désert,
tes hanches plus blanches que le muguet,
ou que l’aubépine
ou que le lys
ou que le lilas blanc
ou que la rose blanche
ou que le marbre
ou que la neige
ou que le lait!


Et la brise de l’aurore
de parfumer tes fesses
de son arôme de jacinthe,
mélangé à leur myrrhe naturelle
et à la senteur des roses
qui s’éveillent à la splendeur
du matin!


Et le carrefour où je t’espère
d’embaumer les fruits de ta chair
bonne et fondante
et pleine d’agréables surprises,
ainsi qu’une poire de Dieu!


Et, au milieu de la paix matutinale,
j’entends tes cils battre
sur tes yeux,
noirs comme le musc
et doux comme les pâquerettes
et les camomilles
qui égayent en Avril
le paysage attique!


Or, dès que le soir vient,
le Croissant voluptueux
parachève la gloire
de ton aurore!


LA PAIX DES PALMES

RECUEIL INEDIT. DU 2 AU 09 SEPTEMBRE 2008