L’Ivrogne de l’Amour


Ta hanche pavée de nénuphars
jaillit de ta taille
comme une flamme sur une poupe
ou un éclair dans le ciel
ou ainsi qu’un olivier touffu de Mésogée!


Et tes yeux, quand tu me regardes,
allument au fond de moi
deux milliards d’astres!


J’ai beau être brave
devant les périls de toutes sortes,
mon coeur bat violemment
quand tu agites tes fesses
sous les ombrages de Céphisie,
cet Eden de mon âme!


J’ai beau entendre avec indifférence
les musiques les plus savantes,
les plus raffinées et les plus émouvantes,
je fonds en larmes quand j’entends ta voix
plus mélodieuse qu’un ciel d’été,
plus douce que le miel de l’Hymette
et plus chaude que le soleil de Septembre
en Attique
ou qu’une mer tropicale!


J’ai beau entendre avec sang-froid
le ciel d’ouragan tonner
ou les canons de l’ennemi crépiter,
j’entends toujours avec un tressaillement
le frou-frou de ta robe!


Et, j’ai beau voir sans trembler
le sang couler de mes blessures de guerre,
je tremble quand je regarde
tes lèvres rouges comme le sang
d’une fauconne
ou comme le vin
qui tant me grise
que je deviens l’ivrogne de l’amour!


LA PAIX DES PALMES

RECUEIL INEDIT. DU 2 AU 09 SEPTEMBRE 2008