Le Solstice de la Volupté
J’écris cet hymne
à l’ombre des arcades triomphales
de tes fesses souveraines !
C’est qu’hier au crépuscule,
comme tu passais sur le chemin,
semblable à un flamant royal,
je me suis retourné avec avidité
afin de longuement contempler
ta croupe de Sultane !
De ton bassin aux poissons potelés
s’éployaient de grandes ailes d’albatros
qui se dirigeaient vers le ciel automnal,
strié des veinules azurées
de ta peau qui te rendait pareille
à un éclair de topazes
dans une forêt de palétuviers du Siam
ou à un incendie de pinède grecque
survenu durant la Canicule de Juillet !
Ah ! Si tu m’écrasais
sous le poids de tes seins massifs
remplis de rosée
et pleins de cette ambroisie
dont se nourrissent
les enfants encore à la mamelle
et même les dieux nouveau-nés !
Ah ! Si parvenu au zénith du plaisir,
tu m’égratignais la poitrine et le dos
de tes ongles pareils à des lys rouges !
Ce serait vraiment pour moi
atteindre le solstice de la volupté
en le plus langoureux des étés !
Ah ! Si tu me mordais les lèvres
et la langue
de tes dents parfumées
comme des jasmins
et tranchantes
comme des sabres moghols !
Oui, mords-moi jusqu’au coeur,
tout en me regardant jusqu’à l’âme !
Puissent tes cuisses,
semblables à de longues palmes,
m’écraser sous leur poids !
Puisse ta croupe
devenir le trône d’or
d’où je règnerai sur l’univers,
elle qui est la cause secrète
de ma joie
en ce monde
et dans l’autre !
Et puisse le subtil érotisme,
anobli par les hommages
de la grande poésie,
avoir raison des péchés stupides
de ces temps cruels !
LE SOLSTICE DE LA VOLUPTE
RECUEIL INEDIT. DU 26 AU 02 OCTOBRE 2008