Le Blanc Parasol


Heureux les yeux
qui contemplèrent,
ne serait-ce qu’une fois,
ta hanche merveilleuse !


Car elle est pareille
à un blanc parasol royal,
orné de fleurs de pierreries !


Et elle est semblable
à une tente de soie blanche
que supportent des piliers
ornés de diamants et de fleurs
et qui sont tes cuisses !


Comme j’aime les dessins
en pâte de santal
sur tes fesses rondes,
oui, ces dessins qui illustrent
des papillons diurnes
dans des calices de roses !


Cependant, des nues puissantes
de tes mammes opulentes
tombe une pluie de boutons de jasmins
dont les coeurs ont été percés
par les abeilles !


Oui, tu es semblable à une cité
qui serait l’égale du ciel
par ses beautés
et de la république des serpents
par ses voluptés !


Qu’il est délicieux
ton parfum de lotus bleu,
de rouge nymphéa
et de lys d’eau !


Or, l’arc formé par tes fesses,
là où elles rejoignent tes cuisses potelées,
ferait envie à un arc de canne à sucre !


En fait, tes flancs impériaux
font honte au plus beau des paons
qui se promènent dans les jardins
ou s’envolent des toits !


Ô petite épousée,
plus belle que Lakshmi
assise sur son trône
qui est un lotus,
sache que tu m’es plus chère
qu’une promesse d’immortalité
faite par une fée !


Ô toi, perle sans défaut,
or sans mélange,
vin pur,
tu es la canne à sucre
et le miel de ma vie !


Que viennent les jeunes filles
qui répandront des pétales de roses
sur nos deux têtes rapprochées !


Que les prêtres chantent,
cependant que nous ferons le tour
du feu sacré !


Ô ma Bien-Aimée,
abreuvons-nous,
tant qu’il est encore temps,
oui, abreuvons-nous de plaisirs d’amour,
avant qu’il ne soit trop tard !


LE SOLSTICE DE LA VOLUPTE

RECUEIL INEDIT. DU 26 AU 02 OCTOBRE 2008