Visage d’Olivier


Je compose cette ode
monté sur un éléphant céleste
d’où je regarde les arbousiers du Paradis,
cependant que parviennent à mon coeur
les poèmes des coucous
de l’été terrestre !


Et, tout à coup surgit le souvenir,
encore tout frais,
de ton visage de divin olivier,
ô jouvencelle née sous le ciel d’Attique,
berceau des jeunes beautés
visitées par l’amour
et exaltées par les cithares
dont les sons s’étalent
sur la mer bleue,
sillonnée par les navires
battant pavillon de la Reine d’Athènes,
l’Anassa ou la Basilinna !


Je suis cet esclave
que tu achetas
au prix d’un jeu de hanches savant
et d’un sourire insinuant,
beau comme le soleil caressant
des matinées d’automne,
au Levant !


Ô toi, dont le corps est délicat
comme un jasmin,
allonge-toi sur cette jonchée de jasmins,
et alors, tu verras
si je suis un serviteur zélé
et fidèle !


Et ton collier d’émeraudes et de rubis
de trembler sur ta gorge,
sous les battements de tes narines
qui flairent l’imminente volupté,
si prompte à se déclarer
comme un incendie
né du contact de balles de coton
avec des étincelles de feu
ou de pins avec des vents forts,
durant la Canicule !


Ô belle comme la lune d’Août,
deviens pour moi
un ardent Sirius
et une pleine lune levantine,
jusqu’à ce que le plaisir naisse,
suivi d’une ineffable fraîcheur
de sari rose !


LE SOLSTICE DE LA VOLUPTE

RECUEIL INEDIT. DU 26 AU 02 OCTOBRE 2008