La Bayadère
Ô couronne de mes yeux,
ma Bien-Aimée
plus chère à mon coeur
qu’un lapin de garenne,
je chanterai ici ton pubis étoilé,
ceint de jasmins dorés d’Inde
et de blancs jasmins d’Arabie
et tes tresses plus brillantes
que les éclairs du ciel
et plus sombres
que les plus sombres des nuages de pluie !
Autour de ta taille,
mince comme un poignard,
tu portes une ceinture d’or,
à tes tendres poignets
des bracelets de rubis,
sur ton cou un collier de lunes
et autour de tes chevilles
plus blanches que des muguets,
des anneaux de topazes bleues !
Et ton pubis royal
de luire comme un noir diamant
au-dessus de ta vulve
semblable à une fleur de grenadier !
Et tes cheveux de resplendir
sous les pétales de lys blanc
qui les recouvrent,
oui, tes cheveux de resplendir
comme les nuits d’Asie
où étincelle la Voie Lactée
parmi les fulgurantes
constellations d’escarboucles !
Et, ô divine surprise
plus colorée qu’un paon,
au sommet de ta tête ovale,
plongé dans ton chignon,
tu portes un bijou
en forme de Croissant lunaire !
Tu évoques, ainsi parée,
la déesse Shâlini,
cette bayadère céleste
dont le corps est ceint
d’une tunique de lapis-lazuli
qui colle à ses hanches
plus rondes que l’amour !
Or, la déesse en dansant
vainc les génies,
perfides comme des cygnes noirs,
avec, pour seules armes,
la grâce de ses mouvements
et son haleine de safran,
de santal et de musc !
OLIVES SAUVAGES
RECUIEL INEDIT. DU 03 AU 09 OCTOBRE 2008