Le Paradis de Shiva


Ô brune jouvencelle
dont j’ai percé la perle cachée,
mon coeur, centre de mon être,
bat dans ta vulve
pareille à la porte dérobée
par où on accède aux entrailles
de la Terre Mère !


Et mon âme, incarnée dans mon phallus,
connaît son apogée dans ton anus,
pareil à la bague de rubis
que tu portes sur ta main droite
en souvenir de nos fiançailles
et de notre première nuit de noces !


Quand je pénètre en toi,
tu cries d’allégresse,
toute entière soulevée
par la joie d’être donnée
à celui qui t’aime
et qui est la lumière de tes yeux
noirs comme des charbons
qui seraient des diamants
de la couronne de Shiva !


Car ta croupe est pour moi
ce qu’est l’Ida pour les Crétois :
la montagne où nichent
les aigles de la grande île
et où vit éternellement Zagréus,
le premier Dionysos,
Celui qui est né
des amours de Zeus et de Perséphone
et à qui Son Père transmit la royauté !


Oui, ta hanche est pour moi
ce qu’est le Dicté pour les Egéens :
le mont où réside Diktynna,
la reine de Crète
et de toute la mer Egée !


Oui, ta croupe est pour moi
ce qu’est l’Olympe pour les Grecs :
la montagne des dieux !


Or, non seulement
ta hanche est pour moi l’Olympe,
mais aussi le Kailasa,
le Paradis de Shiva,
la mythique montagne
où naît le Gange
et qui est entourée
des rivières Nanda et Alakananda !


Sur la cime de cette montagne,
Shiva pratique l’ascèse,
cependant qu’à quelques mètres de Lui
s’ébattent les Nymphes
avec les Pans, leurs amants
et descendent, après l’amour,
se rafraîchir dans les sources
qui jaillissent des gorges
de ce Paradis !


C’est que tes flancs sont
un véritable Eden
où poussent les oeillets d’Inde
et les roses du Bengale
et qui recèle dans ses profondeurs
toutes sortes de pierreries,
invisibles aux aveugles de naissance,
comme l’est ta beauté
et toute beauté en général !


LE GAI TAUREAU

RECUEIL INEDIT.DU 10 AU 17 OCTOBRE 2008