La Fête des Lauriers-Roses


Tes seins et tes hanches
jaillissent avec toute l’ardeur du désir
vers moi qui suis le ciel sans nuages
qui te recouvre toute entière
quand j’entre en toi,
pareil à un soleil
à la recherche de sa lune
ou à un Saturne
en quête de son anneau !


Oui, quand je pénètre en toi,
je sens sous toi
mes paumes qui caressent ta croupe,
pareille à une fleur de roseau
et ample comme la cime
d’un olivier d’Hellade !


Ô plus belle que la mer
et plus bleue que le lapis-lazuli,
tu t’ouvres à moi
ainsi que s’ouvre un aloès
quand il s’épanouit
ou un éventail d’ivoire ciselé
que tient dans ses mains fines
une geisha
ou un éventail rouge
que tient en joue
une danseuse andalouse !


Et ton sang,
plus rouge que la garance,
de ruisseler sous ta peau
comme ruisselle d’une eau limpide
et délicieuse
la colline du Généralife,
à Grenade la Rouge !


Et ton corps de porcelaine
de serpenter dans mes bras
d’homme gourmand de joie
comme serpente le chemin
qui mène du jardin du généralife
à l’Alhambra
et qui, imitant ta chair parfumée,
embaume le Grand Midi !


Or, je grimperai jusqu’au ciel
afin de prendre le Croissant
et de t’en faire cadeau
pour ta fête :
la fête des lauriers-roses
du glorieux été !


L'ETANG DE LA REINE

RECUEIL INEDIT. DU 29 OCTOBRE AU 6 NOVEMBRE 2008