La Déesse Blanche
Tu es pareille à une barque oblongue,
aux coussins en velours damasquin
et en soie luristanaise,
amarrée au quai de Salonique
où se profile l’ombre bleue
de l’Olympe,
la fabuleuse montagne de l’Hellade
où battent ensemble nos coeurs
aimantés l’un par l’autre,
mais unis face à la mer Egée
dont l’onde indigo
nous invite au voyage
dans la Voie Lactée,
au milieu des Gorgones
et des Déesses à la parole suave
comme le miel de l’Hymette
où fleurit le thym !
Car tu résumes, à toi seule,
toutes les merveilles de la Création,
oui, toutes les délices
d’une vie plus somptueuse
qu’un banquet royal
où des princes couronnés de jasmins,
après force libations,
chantent à tue-tête
les mérites de leurs amoureuses respectives,
cependant que des danseuses
aux chaussons de satin
agrémentent la soirée
de la musique d’or
de leurs bracelets de cheville
et du mouvement agile
de leurs yeux noirs,
pareils à des braseros
remplis de braise !
Ô toi qui es plus admirée
que le soleil d’Octobre
en Attique
et plus aimée que le Petit Chien
qui fait arriver à maturité
les épis de blé,
sois ma Leucothéa,
oui, ma Déesse blanche,
Celle qui protège
les navigateurs des océans
et les pêcheurs de perles !
L'ETANG DE LA REINE
RECUEIL INEDIT. DU 29 OCTOBRE AU 6 NOVEMBRE 2008