La Fille au Torse Dorien


Assis à l’ombre des montagnes
qui ondulent à perte de vue,
je me sens entouré
de jeunes femmes dont les hanches
ondoieraient ainsi que des cygnes royaux
dans un lac indien
ou ainsi qu’une houle de mer
aux lames hautes et écumantes
sur lesquelles s’appesantirait
la masse de feu du soleil
dont la lumière évoquerait
la lumière des Champs-Elysées des Grecs
ou du Paradis des Persans !


Ô fille plus paisible
qu’une rue d’Argos la Blanche,
ta beauté est la beauté
des paysages du Péloponnèse,
passant de la sauvagerie
des sommets de l’Être
à la tranquillité d’une rivière
comme l’Alphée,
à travers la finesse
et la transparence de l’air
et la droiture des lignes de l’horizon
dont sont empreintes
les colonnes corinthiennes
et la musique dorienne,
parvenue à son zénith
dans les hymnes de Pindare !



Or, tes prunelles noires
émettent le regard généreux et sincère
d’une ode pindarique
et ton corps possède l’ampleur
des dithyrambes de Bacchylide !


Voilà pourquoi,
j’aime et je loue
ta peau lisse comme une feuille de figuier
et ton torse de grand style,
audacieux comme le soleil du Sud
et franc comme le piment d’Orient !


L'ETANG DE LA REINE

RECUEIL INEDIT. DU 29 OCTOBRE AU 6 NOVEMBRE 2008