La Femme-Fleur


Le lèvres de ma Bien-Aimée
sont plus fastueuses
que les feuilles des platanes
qui en automne rougeoient !


Ses sourcils bruns
rivalisent avec le croissant
sous lequel fleurissent
les amandiers attiques !


Sa nuque, cet ornement de la femme,
est très longue
et son regard est franc et assuré !


Son cou, plus blanc
qu’une fleur de cerisier,
porte trois rangs de perles d’Orient,
présent de son père,
offert le jour de son seizième anniversaire !


Sa chevelure a les couleurs vives
du marron chaud
et elle porte deux peignes d’or
autour d’un haut chignon !


Quand ma très chère,
celle à qui tant je tiens,
oui, quand mon adorée marche,
on entend à peine le bruit de ses pas,
plus légers que le vol d’un blanc papillon !


C’est qu’elle relève peu les pieds en marchant
et l’effet ainsi obtenu est
conforme à ce qu’enseignent
les esthètes orientaux
qui conseillent amicalement aux dames
de ne point chercher,
en traînant les pieds,
à affirmer leur présence,
mais bien plutôt
de ne pas gêner autrui
par des manières ostentatoires !


Car la femme est là
pour augmenter le bonheur des humains
et non pas pour le diminuer
par une agressivité qui messied
à une dame suave à discrétion !


Ma Bien-Aimée accroît étonnamment
la séduction que sa personne irradie
ainsi qu’une étoile de la constellation du Chien
en balançant légèrement ses hanches
par le milieu !


Quand je la vois adopter de la sorte
la démarche d’une courtisane nipponne,
j’ai envie de l’embrasser,
car elle comble alors
mon souhait formulé
en présence de la déesse de la beauté
de voir s’incarner de mon vivant
une dame qui serait à la fois
une fleur et un papillon !


Et les rêves d’affluer dans ma tête
comme les nuages au crépuscule d’automne,
roses d’un rose féminin
et amoureux !


L'OLIVIER DE L'AMOUR

RECUEIL INEDIT. DU 3 AU 10 DECEMBRE 2008