La Femme-Rivière


Séparé de toi,
je deviens semblable à une fleur sauvage
qu’un jardinier imprudent
aurait transplantée dans la ville !


Alors, je me fane
et je me mets à regretter
ton corps recourbé
comme un yatagan,
tes yeux plus purs que les narcisses,
ta gorge plus douce
que la plus douce des peccadilles
et ta hanche sublime
où le marin rencontre la fortune
et l’amoureux la liberté !


Car il est des moments critiques
où j’ai envie de plonger en toi,
de nager dans l’eau de ta matrice
où, la femme accomplie
que tu es
attend d’être fécondée
par son homme,
puis de m’endormir sur le lit
des vagues de ton lait
que tu fais chauffer
au fond de tes cuvettes
comme un antidote au désespoir infini
des êtres brisés
par une vie de frustrations !


Quand je suis de retour de la ville,
j’aime à m’étendre longuement
à tes côtés
et à me laisser bercer
par le courant fluvial
qui fait vibrer tes fesses
quand tu te lèves de notre lit
et que tu marches de long en large
dans notre chambre
aux murs de roseaux
et éclairée par la lune
de quinze jours !


L'OLIVIER DE L'AMOUR

RECUEIL INEDIT. DU 3 AU 10 DECEMBRE 2008