Le Paradis des Amoureuses
Je me frotte le corps
avec la pluie de tes mamelles blanches
et la sueur de tes aisselles parfumées,
ô plus fertile qu’une génisse
ô plus belle qu’une biche
aux yeux allongés,
d’une finesse infinie !
Sous ces micocouliers
à l’ombre desquels
les chevaliers d’industrie se marient
avec la bonne chance
que leur prédisent
les diseuses de bonne aventure,
j’évoque avec des larmes dans les yeux
la chaleur de ta matrice,
l’ardeur de ta vulve,
la plasticité de tes hanches démiurges
et la rondeur de tes cuisses
autour de la naissance de tes fesses
où la terre rejoint le ciel sphérique !
Comment pourrais-je
ne pas évoquer ta présence physique,
puisque loin de toi
je suis moins qu’un canard sauvage
qui aurait perdu sa compagne
et moins qu’un crapaud
qui coasserait la nuit
après son autre moitié
évanouie dans un marais de Marathon !
En ce jour où je suis séparé de toi,
je pleure ta beauté,
comme si tu étais morte
et que tu allais ressusciter
au paradis des amoureuses !
L'OLIVIER DE L'AMOUR
RECUEIL INEDIT. DU 3 AU 10 DECEMBRE 2008