Amour de Première Aube


De même que les vaguelettes claquent
sur les marches qui descendent
dans un étang sacré de l’Inde,
de même tes cheveux de soie claquent
au vent de mon désir,
cependant que le gazouillis des oiseaux
s’élève des jardins de roses !


Et une fraîcheur divine monte
de tes cheveux,
pareille à la fraîcheur
qui monte à l’aube d’été
des vergers du Hedjaz,
au milieu du silence
ivre de l’air ardent !


Mais quel est ce souffle chaud
qu’exhale ta bouche ?
C’est sans doute le souffle
qui naît du sang
empourprant tes lèvres
et de ta salive musquée
que je goûte pendant nos baisers,
ces ravisseurs de ma raison,
ces dépouilleurs de mon orgueil,
ces épuiseurs de ma force !


Or, mon âme est malade,
oui, malade du désir de la rencontre !


Je cours par les chemins de campagne
et je vole dans les airs
ainsi qu’un faucon ivre,
en attendant de te serrer dans mes bras,
cependant que le vent
résonnera de nos appels réciproques,
pareils à des cris d’amour
échangés entre une mère
et son enfant !


Ô ma belle palme, ma nue d’été,
mon azur,
je tiens à t’enlacer à nouveau
et à t’aimer
comme on aimait au premier matin,
voire à la première aube du monde !


L'OLIVIER DE L'AMOUR

RECUEIL INEDIT. DU 3 AU 10 DECEMBRE 2008