La Fille aux Yeux de Phénix


Ô toi dont les sourcils sont
des rameaux souples
de saule printanier
et dont les pieds délicats sont
des pousses nouvelles de bambou,
sache que désormais
mon univers se ramène à toi,
à ton corps frêle mais puissant,
et à tes charmes indéfinissables,
mais innombrables !


Ta vaste croupe est
un champ immense de mûriers,
grand comme la mer de Chine
d’où, tel un Marco Polo de l’âge nouveau,
j’aurais ramené en Europe
des échantillons des trésors de finesse
que l’on peut trouver dans l’Empire du Milieu !


Quand, au moment de m’étreindre,
tu laisses glisser ta culotte,
je me délecte de ton Eden
et de la rotation des étoiles
dans le ciel de ton paradis
que sillonnent gaiement
cygnes sauvages et paons !


Rien qu’à contempler tes yeux
limpides comme des eaux calmes,
on devine que tu es une oiselle fabuleuse,
la propre compagne d’un phénix
et donc, une oiselle superbe,
de celles dont la beauté tend
à renverser villes et royaumes,
selon l’expression en usage en Chine,
contrée dont le sang
coule dans tes veines !


Et quand je te vois marcher
à la gracieuse façon
d’un blanc héron,
mon coeur s’éveille
à l’insigne beauté
de ton âme de fraîche jouvencelle,
faite à l’image de Tchang’ ô,
l’Immortelle ravissante
qui habite le palais de la lune !


BRANCHES DE CORAIL

RECUEIL INEDIT. DU 26 DECEMBRE 2008 AU 03 JANVIER 2009