Branche de Corail
Ô ma branche de corail,
ta croupe, spacieuse à souhait,
est un morceau de sucre
accompagnant le thé de ma sagesse !
Quand tu te balances lentement,
à droite et à gauche,
elle s’élargit vertigineusement,
agile et élastique
comme le caoutchouc!
Et tu en si fière
que tu l’étales
sur la place du marché
impudemment, voluptueusement,
solennellement !
Pénétrer en force en elle,
voilà le délice suprême,
tout au moins pour moi
qui suis si porté sur les femmes,
les nuages et les fleurs !
Et ici, je pense à ce poète de Chine
qui comparait les vêtements
de sa Bien-Aimée
aux nuages
et le charme du visage
de celle-ci
aux fleurs !
Ô mon petit rameau de rose trémière,
profitons de cette nuit si belle
et si avancée
pour accomplir une chose
aussi bonne
que l’acte d’amour !
Oui, ébattons-nous
comme un couple de cygnes sauvages,
puis unissons-nous pour l’éternité,
comme un couple de phénix immortels !
Et le lendemain, à l’aube rosissante,
enfuyons-nous vers une province lointaine
où nous cacherons notre bonheur,
loin des regards indiscrets,
par-delà les vallées,
par-delà les fleuves,
sur les bords de quelque lac inconnu,
de ceux que la brume du début de l’hiver
cache même à ceux qui rêvent,
accoudés sur le bastingage d’un navire
s’approchant des îles des épices
ou sur un balcon
donnant sur le paradis
situé à l’Ouest de l’Empire du Milieu !
BRANCHES DE CORAIL
RECUEIL INEDIT. DU 26 DECEMBRE 2008 AU 03 JANVIER 2009