Hymne aux Jeunes Athéniennes


Ô jeunes filles d'Athènes,
je vous aime et vous loue
par amour du mérite!


Car en vous gisent
le talent et la grâce
et l'audace et la sagesse
et l'amitié pour votre cité,
cette République que vous aimez
sans exaltation maladive,
avec prudence et passion!


C'est que vous avez été élevées
dans le luxe et la splendeur
et que vous tenez
à la fois de l'Orient et de l'Occident,
de l'Aurore et du Crépuscule
et que votre lumière est
l'éclat rose de l'aube
et la lumière pourpre du couchant!


À l'âge de sept ans,
on vous apprend déjà
à être des arrhéphores,
autrement dit, on vous charge
de tisser le voile
de la Vierge Athéna,
Patronne de la Cité!


Plus tard, vous devenez de petites ourses,
c'est-à-dire des fillettes
consacrées à Artémis,
cette autre Vierge,
lors des fêtes
qui se déroulent
dans Son temple de Brauron!


Et, une fois parvenues
à la fleur de l'âge,
vous devenez des canéphores,
c'est-à-dire des jeunes femmes nobles
qui portent les corbeilles
contenant les objets sacrés,
pourvues d'un parasol blanc,
tenu discrètement par une esclave,
et parées d'un collier
de figues sèches!


Ô citoyennes admirables,
resplendissantes comme le soleil parfait
de l'Assomption,
c'est vous qui guidez mes pas
par les sentiers périlleux
où, à chaque tournant,
je risque de me précipiter
dans le ravin de l'exaltation bachique
qui prélude à la folie véritable,
voire à l'éternelle stupeur!


LA REPUBLIQUE DES OISEAUX

RECUEIL INEDIT. 10 AOUT 2006