La Petite Chinoise de mon Âme


Ô petite Chinoise de mon âme,
ton derrière est le soleil rayonnant,
tel qu’il surgit de la mer de Chine
en caressant la grève de Ning-Hai
et la pagode antique qui s’y dresse,
telle une impératrice debout,
devant la mer Jaune !


Et ta vulve saillante
sous le pantalon moulant
est le golfe du Petchili
par où on accède à Pékin,
la capitale impériale de naguère !


Or, quand tu dors
dans la position foetale,
dans notre large lit
entouré de courtines de satin,
oui, quand tu dors
tout près de moi,
ta hanche agit sur mon coeur,
jusqu’à cette heure assoupi,
comme sur un navire de guerre
la sonnerie de clairons
qui éveille le fusilier marin
que je suis,
prêt à débarquer dans la vaste,
l’immense Chine de ton ventre
nourri d’astres, de zinnias
et de chrysanthèmes
et dans les champs de sorghos
de ton pubis qui est l’antichambre
de ton sexe lisse ainsi qu’une feuille de mûrier
et parfumé à l’essence de rose !


Cependant, une odeur de bergamote
me vient de tes lèvres rouges
sur lesquelles, à ton réveil,
je pose un baiser aspirant
dont l’effet durera
toute la journée qui commence
et jusqu’à la nuit
de notre entretien amoureux !


Un je ne sais quoi de nostalgique
dans ta chevelure en désordre,
quand tu viens de t’arracher au sommeil,
me rappelle les airs de vielle Chine,
tels que les femmes de cette contrée
les chantaient encore
à l’époque de ma naissance !


Et toi d’essayer,
avant même de te lever du lit,
oui, d’essayer des poses alanguies
en te servant fortement de ton bassin
et où je reconnais l’âme,
moins ténébreuse qu’immortelle,
de l’éternel Orient
dont je suis le disciple, l’amant
et le théoricien érotique !


CHAMPS DE SORGHOS

RECUEIL INEDIT. DU 11 AU 17 JANVIER 2009