A une Brune d’Egypte
Ô petite brune
qui te baignes dans le soleil,
comme j’aime te voir balancer ta croupe
ainsi qu’un cygne !
La tête soutenue par la main,
tantôt je porte mes regards
sur ton pantalon collant sur les hanches,
tantôt je fixe tes yeux noirs
qui se souviennent de l’Egypte
comme d’un rêve évanoui
entre les bois de dattiers de Memphis,
les pyramides de l’Ouest
et les trois cents minarets du Caire
qui au crépuscule semblent des mâts de navires
descendant le Nil !
Toi-même, de par ton élégance,
tu sembles la mosquée de Thouloun
métamorphosée en une jeune fée
qui jouerait avec une cigogne blanche
perchée au sommet de son chignon
et lui enveloppant les épaules
de ses ailes de neige !
J’aime aussi cette façon que tu as
de balancer ton cou
ainsi qu’une chamelle adolescente
et de dodeliner de la tête
et du torse !
Me vient alors à l’esprit
l’antique légende
de la courtisane Rhodôpis
dont un aigle aurait ravi
l’une des sandales
pendant qu’elle se baignait,
sandale qui lui porta chance,
puisque le Pharaon
l’ayant retrouvée,
fit de Rhodôpis sa femme
qui devint ainsi Reine des deux Egyptes,
la Haute et la Basse !
Hétaïre et almée à la fois,
tu es une aurore alexandrine
sur fond de mer lilas
et de terrasses de marbre,
blanches comme des jasmins !
Et quand tu chantes mes hymnes,
il me semble que l’Egypte entière
m’enlace
et que je sens sur mon visage
son haleine de myrrhe
et d’encens !
LE STUPA D'OR
RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 JANVIER 2009