La Femme de Corail


Plus magnifique et plus sacrée
que le Temple de la Lune,
à Our en Chaldée,
tu prêtes le flanc
aux critiques émanant des prêtres
qui te reprochent d’être plus belle
que les chérubins vêtus de pourpre,
plus précieuse que les séraphins chanteurs
et plus pure infiniment
que les Apsaras du paradis hindou
ou que les Nymphes de Nysa,
les nourrices de Dionysos,
dieu de Nysa,
ville située près de la moderne Jalalabad !


Et moi de me rouler
dans le sable poudreux
de la plage où je rêve de ton coeur
plus chaste qu’une aigrette blanche
et de ta large hanche,
plus hospitalière que la côte de Malabar,
riche en tek et en bois de cèdre
ou que les îles Nicobar,
dans le Sud des Indes,
ou de Bharata,
ainsi que les Indiens eux-mêmes
appellent leur patrie !


Et quand je m’approche d’un atoll
à bord d’une pirogue en bois de cocotier,
je te cherche des yeux !


Car il me semble
que ta place naturelle est
sous le ciel angélique,
entre la muraille des coraux
rouges comme tes lèvres, tes ongles
ou tes orteils,
la mer azurée comme tes chants de gloire
et les divins cocotiers,
fins comme ton âme élancée
ainsi que la fumée qui sort
d’un volcan actif !


Oui, ta place est là-bas,
sur cette bordure de sable blanc,
plus lumineuse que le soleil,
pourtant merveilleux,
de ces récifs coralliens !


LE STUPA D'OR

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 JANVIER 2009