L’Esclave Maîtresse


Ô plus Orientale
que l’Aurore
et plus Etrangère que le pays du Soleil Levant,
tout ce que d’habitude
l’on fait venir d’Orient,
or, argent,
ambre, ivoire, soie,
riz, dattes,
esclaves, paons
et bois de santal,
tout cela je le trouve en toi,
en ton coeur plus pur
que l’or
et en ton âme plus blanche
que l’argent !


Et ton corps me procure en abondance
l’ambre de tes hanches,
la soie de tes joues
et de tes reins,
l’ivoire de tes seins
et de tes jambes !


Quant au riz,
je le remplace par tes dents
toutes blanches
et si agréablement odorantes
et bien enracinées dans ta bouche
qui embaume la menthe sauvage
et parfois, la vanille de Madagascar
ou la cannelle de Ceylan !


Pour ce qui concerne les esclaves,
c’est toi la plus belle
et la plus noble des esclaves,
ô ma maîtresse
aux pieds de qui je me prosterne
et qui es la plus affectionnée
des personnes attachantes !


Et que m’importent les paons,
puisque tu as un derrière
de paon éblouissant
et que ton visage
est le visage d’une Reine-paonne ?


Reste le bois de santal !
Or, je contourne cette difficulté
en te baisant sur les lèvres
qui sentent la myrrhe
et toutes sortes d’essences rares !


Quant aux dattes,
je les emprunte aux palmiers dattiers
de ton vert pubis
qui recèle dans ses profondeurs
la plus délicieuse des dattes :
ta vulve d’or !


Regarde comme le vent
fait ployer les palmes
de ce jardin
sous l’azur éclatant du printemps
et auprès de la mer
d’un bleu tendre
et ourlée de l’écume blanche
des lames,
comme ta robe de lin bleu
est ourlée de satin blanc !


Or, moi, je suis le vent fort
qui agite tes palmes
et les fait gémir de passion
et soupirer d’amour !


LE STUPA D'OR

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 JANVIER 2009