La Souveraine de Pataliputra


Fort comme le taureau de Ramapurva,
j’aspire à te connaître,
oui, j’aspire à connaître ton corps robuste,
et surtout ta croupe immense,
faite à l’image de la gigantesque Pataliputra,
capitale des Indes
du temps de l’Empereur Ashoka
et qui était large et longue
de plusieurs dizaines de stades !


Et ta vulve est la porte immergée
de ta cité munie d’un fossé profond
et entourée de vastes jardins
aux arbres éternellement verts,
jardins parés de grands lacs
où l’on se promène en barque !


J’ai déjà eu l’occasion
d’admirer tes extraordinaires appas
quand je t’ai vue parader à Pataliputra
en palanquin doré,
vêtue d’une mousseline
brodée d’or et de pourpre,
suivie de tes servantes
qui portaient des branches d’arbres
où perchaient des oiseaux !


Et autour de toi volaient en rond
des perroquets apprivoisés,
cependant que ta garde personnelle,
composée de jeunes femmes grecques,
montait à cheval
ou à éléphant
et conduisait tes chars d’apparat
énormes comme tes seins d’or !


Et moi de rêver de ton palais
dont les colonnes dorées
sont entrelacées de vignes en or
où perchent des aigrettes d’argent
montées par des paons
de lapis-lazuli !


Or, j’aspire à faire ta connaissance,
ô Impératrice des Indes,
ô Souveraine de Pataliputra,
dont le pubis est
la plus splendide des palmeraies,
la plus touffue des palétuveraies,
et le plus magnifique des vergers
que je puisse aimer
à contempler
de mes yeux mortels !


Et les nues du crépuscule vernal
de se mirer dans les eaux
du Gange qui descend de ta tête
vers ton nombril,
semblables à des ombres d’amour
qui sont en fait
des Idées métaphysiques
à leur premier stade d’incarnation !


LE STUPA D'OR

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 JANVIER 2009