Le Stupa d’Or

Sous la robe de soie du Luristan,
je sens ta croupe
recouverte d’or
ainsi qu’un stupa hémisphérique,
un de ces stupas innombrables
dont est ornée l’Asie du Sud !


Oui, je la sens qui palpite,
chaude comme un lapin nouveau-né
et lutine ainsi qu’un petit diablotin
du panthéon hindou !


Or, ta croupe envoie
en toute direction
possible et imaginable
des ondes magnétiques
d’une force hors du commun
et dont je suis le principal destinataire
en tant que poète érotique
et lointain héritier du Kama Sutra,
ce sommet de la science amoureuse
atteint par l’Inde
sous la dynastie des Maurya,
contemporaine de celle des Ptolémées d’Egypte,
et dont l’empire s’étendait
du golfe du Bengale à l’Est
aux confins de l’Iran à l’Ouest
et des contreforts de l’Hindoustan
au Nord,
à l’île de Sri Lanka au Sud !


Or, sous les Maurya,
non seulement l’Inde
ne connaissait pas la famine,
mais aussi l’existence de tous les jours
y était parée de toutes sortes d’agréments
permettant l’invention
d’une philosophie du plaisir
et le développement des arts !


Oui, pour moi, la caresse de la hanche
est bien la caresse suprême,
à égalité avec celle
de la vulve de satin vermeil
ou des mammes, ces seins
aux pointes pareilles
à des grains de raisin rouge !


Mais, rien qu’à contempler
le bloc de tes fesses
opulentes comme les trésors de l’Orient,
j’ai l’impression d’écouter
une musique aussi éloignée
dans le temps et dans l’espace
qu’une galaxie autre que la nôtre,
oui, une musique suave, voluptueuse
et tendre à la fois,
d’une tendresse infinie,
celle qui semble propre
aux jeunes mamans qui allaitent !


Et cette musique,
d’une beauté ineffable,
me transporte en plein pays dravidien,
sur une de ces plages du Sud
où l’élégance
et la sveltesse des cocotiers
se marie à l’écume de la mer !

LE STUPA D'OR

RECUEIL INEDIT. DU 25 AU 31 JANVIER 2009