Le Pavillon des Amants


Ô mon fauve de paradis,
ma belle tigresse blanche
à la croupe ample
et dont les doux miaulements
me reposent des bruits étrangement déplaisants
de la ville moderne,
accepte cette rose odorante
que je t’offre,
afin que tu la places
entre ta tunique
et ton sein gauche !


Son parfum atteindra de la sorte
ton coeur
et m’enivrera !
Ne m’as-tu pas dit hier
que je suis dans ton coeur ?


Cependant, l’air printanier
me caresse
et je sens le soleil radieux
qui s’appesantit sur mes cheveux d’or !


Le moment, n’est-il pas venu
que nos mains, que nos bouches
s’étreignent ?


Si cette union se réalise,
le soir même
nous verrons la lune se lever,
cependant que nous serons fondus
l’un dans l’autre !
Et rien ne nous différenciera plus !


Quand la nuit sera
tout-à-fait avancée,
tes deux rouges mamelons
seront le double phare
qui m’éclairera
et dont l’intense lumière,
réunie à la lumière de la lune,
embrasera mon cerveau
habité par mon âme !


Après, la pluie peut bien venir,
rien ne nous dérangera plus :
le miracle se sera produit,
oui, le miracle de l’amour
qui ne survient qu’une fois
dans la vie aventureuse d’un homme
ou d’une femme !


Réfugié au kiosque des amants,
je regarde la pluie
qui tisse une toile fine
dont les fils sont les cordes
de ta harpe,
ces cordes de soie
que tu touches avec une délicatesse infinie !


LE PAVILLON DES AMANTS

RECUEIL INEDIT. DU 8 AU 13 FEVRIER 2009